Exceptionnellement on commence par la conclusion: voilà, on s’en fout!
Soit je vis dans un vivier de gens cons, soit c’est le printemps toute l’année et je ne m’en suis pas rendue compte, soit beaucoup de gens ont perdu toutes notions de bon sens ou toute éducation. Peut-être qu’il y a un peu de tout ça.
J’aime pas les gens hein, au bout de temps d’année tout le monde commence à le savoir. Et dire qu’on aime pas les gens avec cette bien-pensance extrémiste de notre époque, c’est très mal vu, comme tout est mal vu au travers du prisme de la bien-pensance de toute façon puisque cette bien-pensance là précisément est un étendard parmi d’autres d’un manque flagrant de réflexion et d’individuation. Ce que je vais dire peut piquer un peu mais rappelons que le manque de nuances est un trait d’extrémisme avéré.
Tout mon cercle d’ami.e.s est composé de personnes qui n’aiment pas les gens, l’expression est donc un raccourci assez vilain, pour dire qu’on n’aime vraiment pas tout le monde parce que le simple point de ne pas kiffer nos semblables ne nous réunit pas. Je crois qu’à force de te heurter à toute la fange comportementale de cette société, tu finis simplement par fermer la porte. Ce qui est assez dramatique, c’est que ce n’est pas de l’élitisme, puisqu’en soi, nos recherches chez l’Autre sont assez similaires: l’éducation, le respect (qui va avec), et une certaine intelligence. Les bases.
Plus ça va et plus je me distancie des gens et je n’ai jamais autant eu ce besoin de me tenir à l’écart.
Dans un certaine mesure l’Autre n’existe plus
Je ne vais pas renverser un piéton qui traverse, je l’évite simplement comme un obstacle quelconque. Je ne bouscule personne quand je marche, pas plus que je ne fonce dans un arbre s’il y en a un sur mon passage. Que tout le monde se détende, personne n’a sombré dans la psychose ici.
Si avant j’étais déjà très réservée quant au fait d’avoir un contact avec une ou plusieurs personnes, là c’est un gros non. A priori personne n’a rien de pertinent à me dire et je suis fatiguée d’en arriver toujours à la même conclusion que si les gens ont ces attitudes débiles, c’est qu’ils ne sont. Ce constat est d’une tristesse extrême, surtout dans sa répétition significative.
Je suis donc tout le monde fera en fonction de moi
Oui, mais non. On a toujours eu le droit d’Être – incluant la liberté d’opinion – qui on est, même si les bien-pensances successives ne l’acceptaient pas et ne l’acceptent pas toujours, et de Paraitre comme on est, même si les bien-pensances successives ne l’acceptaient pas et ne l’acceptent pas toujours.
Le droit d’Être et de Paraitre nous sont dus, ce qui sous-entend que tant qu’aucune règle (je ne parle pas de codes sociétaux) n’est enfreinte, personne n’a rien à discuter. Sauf les cons, et je suis d’accord, ils sont nombreux. Si t’es dérangé.e par l’apparence d’une personne: regardes ailleurs. Si tu n’as pas le même avis qu’elle et que ton but n’est pas d’échanger: changes de sujet.
Le problème c’est les demandes, implicites ou non, de certains, qui vont au-delà d’une adaptation de l’Autre et qui relèvent d’aliénations comportementales ou d’opinions alors que l’obligation de respect de l’Autre dans son Être et dans son Paraitre et valable pour tout le monde. Personne ne se fera jamais respecter en ne respectant pas l’autre.
Si cette humanité perdure, c’est parce que certaines règles l’y aident. Si on commence à ne plus les respecter, ça va partir en couille. Les cons l’oublient, de plus en plus.
La faute à personne
Plus que jamais on a un gros souci avec la prise de responsabilité.
Anecdotiquement parlant cette semaine j’ai dû monter au second pour demander aux deux mêmes pintades qu’il y a 3 ans (la proprio de l’appart et sa mère qui se prennent pour des Valérie Damidot entre deux locataires) d’éviter d’abuser sur le bruit de leurs travaux qui duraient depuis le lundi. Pour rappel, je travaille toujours dans ce bâtiment où il n’y a aucune putain d’isolation d’aucune sorte.
J’entends bien qu’on se serve d’une perceuse pour faire des trous et d’un marteau pour planter des clous. Par contre lancer des cartons vides dans l’escalier et faire tomber des paquets entiers de parquet flottant sur le sol, c’est pas nécessaire. “C’est pas notre faute on fait des travaux”… Mais meuf à quel moment tu t’es sentie légit pour sortir un truc aussi con sans déconner? C’est tellement à chier ce que tu dis que si je veux te répondre je vais devoir me mettre à ton niveau c’est carrément insultant.
Je prends très fort sur moi dans ces cas là, ces situations sont très répétitives et ça devient extrêmement compliqué de garder mon calme. Après une explication de texte brutale et sans forme car très sincèrement ça ne sert à rien mais alors tellement à rien de parler aux gens… Si ça s’est arrangé c’est parce que le parquet était posé.
Même chose pour la seule gosse de l’immeuble dont la famille a emménagé il y a quelques mois. Chaque fois qu’elle descend l’escalier c’est un festival Thunderdome. Vu que cette semaine c’était vraiment le sbeul dans l’immeuble j’ai pris la liberté de sortir pour demander à la mère s’il était possible qu’elles fassent preuve de discrétion dans les parties communes…
– C’est pas ma moi c’est ma fille
– Je sais, est ce que vous voulez que je m’explique avec elle directement ou vous prenez en compte le fait qu’on est responsable de nos enfants jusqu’à leur majorité et que donc vous allez le faire?
…
C’est affligeant mais parfois je comprends certains comportements inadaptés de certains ados ou adultes.
Le dédouanement intempestif est devenu largement plus répandu que la projection et si la projection peut être profondément humaine dans ses fondements, le dédouanement est probablement la résultante de l’infantilisation systématique qu’on subit depuis des décennies en France. Dans les deux cas c’est insupportable et sans fin…
… Parce que tout le monde est légitime dans sa connerie
Il y a toujours eu des cons partout mais quand tu prenais deux minutes pour les renvoyer à la niche, ils te foutaient la paix. Depuis deux ans, on est sur du con qui se sent tout-puissant dans sa connerie et qui en plus, se sent parfaitement légitime.
Et si tu es toujours en capacité et en droit de l’ouvrir, ça ne servira à rien, ou alors a envenimer la chose car le con va enfourcher son escabeau d’imbécilités et sauter dans toutes les simagrées wtf possibles pour avoir le dernier mot. Quoique tu dises ou fasses, tu seras toujours le con à la fin et il te le fera bien comprendre. Tu me diras c’est certainement ce qui se produisait avant aussi, car ce n’est pas possible de faire comprendre quelque chose à une personne intellectuellement limitée, c’est juste qu’ils avaient la correction de ne pas nous le jeter à la gueule en partant (ou pas trop).
Je crois qu’on commence à apercevoir ces générations biberonnées à la glorification de l’inculture et de la bêtise issues de parents oui-oui. Magnifique. Castez vite pour la télé-poubelle et partez vite à Dubaï s’il vous plait, merci.
Nous sommes trop nombreux
Il y a trop de gens, où que tu sois tu vas croiser quelqu’un et sur le nombre t’en auras forcément un qui va tenter d’établir une communication.
Les exemples qui vont suivre sont relatifs à mon usage de la trottinette électrique, car sur environ un trajet sur deux, je me fais littéralement hurler dessus.
En aparté, depuis Juin 2020 un vieux me hurle de me casser la gueule chaque fois que je passe devant chez lui. Nous y reviendrons car je suis en train d’en faire une vidéo, mais pour la faire courte, après m’être arrêtée pour lui demander s’il avait pas besoin d’aide je me suis laissée dire que j’étais un danger public. Papy… Je suis sur la route et toi dans ton jardin, tant que je ne décide pas de labourer tes massifs de pétunias tu ne risques rien. Ta gueule.
Sinon on vous hurle qu’il faut mettre un casque. En quoi ça te concerne que je mette un casque que je ne suis pas obligée de mettre? En quoi ça te concerne si je me tue ou si je finis à l’hôpital? Je paye ma sécu assez cher je suis grande, je suis consciente des risques que je prends, je t’emmerde, j’ai déjà un père, va te faire.
La dernière en date, se faire coller en voiture en te serrant contre le trottoir pour t’hurler par la fenêtre qu’il faut mettre un gilet jaune parce qu’on te voit pas. Si tu me vois pas déjà me parles pas. Si tu me vois pas c’est parce que tu me colles au cul depuis 2 bornes et que par conséquent tu es trop près pour voir mon feu arrière, ou que comme la plupart des automobilistes tu es sur ton putain de téléphone et tu ne regardes ni ce que tu fais ni où tu vas.
Bon lui, il est parti sur un sujet d’une extrême sensibilité et il s’est pris une salve de seaux de merde qui lui a fait capter qu’on parlait pas aux gens qui ne demandaient rien. Je suis motarde, on fait pas des phrases sur qui-voit-pas-qui-et-pourquoi sur la route à une personne qui fait l’expérience systématique des automobilistes incapables de regarder ce qui se passe autour d’eux. Jamais.
Encore une fois, ça reflète bien le degré d’assistanat nécessaire au français moyen pour qu’il puisse se conduire correctement. A force d’ajouter des outils de signalement des trucs et des machins on embourbe complètement les gens dans une dépendance à ces ajouts sur lesquels ils vont s’appuyer systématiquement et au final ils deviennent complètement incapables de se débrouiller seuls.
Gilets jaunes ou pas ou bandeau de LED dans le cul ou pas si tu regardes la route tu verras ce qui se passe sur la route. ALORS TA GUEULE.
Pour terminer, il faudrait dire à toutes ces personnes bienveillantes et soucieuses de ma santé (bon sauf le vieux lol) que ça se fait pas d’hurler sur des gens qui sont concentrés sur ce qu’ils font. Ça peut les surprendre assez pour leur faire avoir un mauvais réflexe et donc potentiellement leur faire faire des conneries, comme les faire tomber… Sans casque et sans gilet jaune. Encore une fois putain qui réfléchit?
On vit dans une société ou quand t’as vraiment besoin d’un coup de main les seules personnes qui bougeront sont ceux qui le feront pour filmer, pourquoi se mêler de ce que font les autres alors qu’ils n’ont rien demandé et qu’ils n’ont besoin de rien, ça n’a aucun putain de sens.
Je vous laisse mettre la conclusion moi faut que je pisse. Bisous.
Blogueuse [qui pique] depuis l’an de grâce 2000, j’ai à cœur de râler très régulièrement afin de me préserver d’une éventuelle ulcération gastrique.
Photographe professionnelle, geek convaincue, clubbeuse invétérée… Et plus du tout végétarienne. Antithéiste et antipolitique (bien qu’il m’arrive de m’égarer), j’aime quand-même squatter les églises quand j’en ai marre des gens et voter des feuilles de PQ, mais pas les deux en même temps ça ferait désordre. N’ayant rien à dire de plus que ce que vous pensez déjà savoir, n’oubliez pas de fermer la porte en sortant, merci!